Le rapport des élèves à l’évaluation dans quatre situations d’enseignement des arts appliqués
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Notre intervention questionne le rapport des élèves à l’évaluation dans trois situations d’enseignement des arts appliqués : un cours d’ « arts appliqués et cultures artistiques » (AACA) au sein d’un lycée professionnel ; la préparation d’une épreuve du baccalauréat « Sciences et technologies du design et des arts appliqués » (STD2A) ; un exercice de projet dans le cadre d’une licence, parcours arts appliqués. Dans la première situation, qui vise le développement de compétence sociales, les élèves sont confrontés à une évaluation objective du travail par les enseignants qui valorisent aussi la réussite et les efforts fournis. Les élèves de lycée professionnel associent l’évaluation au « salaire » qu’ils méritent pour le travail effectué (Jellab, 2020 ; Tortochot, 2021). Dans la deuxième situation, les élèves en situation de certification, se conforment à la prescription imposée par le dispositif d’évaluation. Ils s’engagent dans l’activité de création-conception pour obtenir leur baccalauréat et non pour répondre à un problème de conception (Montiès-Farsy, 2018). En contrepoint, la troisième situation met en jeux des étudiants dont l’objectif professionnel est de devenir designer. Confrontés pour la première fois à un sujet d’exercice basé sur une commande formulée par un partenaire industriel, leur objectif premier n’est plus d’obtenir une bonne note mais de « répondre » à un commanditaire. La mise en regard de ces trois situations didactiques révèle que l’activité de création-conception des élèves et étudiants analysées est toujours située et adressée. Elle constitue une forme de dialogue avec l’évaluateur qui prend en compte le statut de ce dernier. En ce sens, mener une activité de création-conception dans un cadre pédagogique semble être une forme d’éducation à qui transcende l’activité elle-même. Seul un travail de réflexivité permet à l’élève ou l’étudiant de donner un sens à l’évaluation et d’établir des corrélations entre résultat du travail produit (des représentations d’un artefact), état de compétence désiré et compétences effectivement mobilisées et développées.
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